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petits groupes, soit isolément. Quelques-uns n’avaient pu s’échapper de Paris qu’à la faveur d’un déguisement. Tous se présentaient le premier jour à l’Assemblée de résistance, où ils se contentaient de commenter brièvement la situation politique. Un certain nombre d’entre eux continuèrent d’assister aux séances, mais ils y prirent rarement la parole. Jamais aucun d’eux ne prononça de discours public. Par une sorte de discrétion qui était bien dans leur manière, ils se gardaient d’intervenir dans un mouvement qui existait à leur arrivée. Ils entendaient en laisser la conduite à ceux qui l’avait créé.

Charlotte était tellement impatiente de les connaître qu’elle provoqua des occasions de rencontre. Elle sortit plus que de coutume. On la vit chez M. Lévêque, président du Directoire départemental, qui réunissait chez lui des républicains ardents et sincères, ennemis des violences maratistes, et chez qui fréquentaient quelques-uns des proscrits. Elle assista à ces revues où, dans les rangs de la Garde nationale, le général de Wimpffen recrutait des volontaires. Elle parut à la réunion de l’Assemblée de résistance où les délégués de sept départements normands et bretons s’u-