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nous ne mettrons bas les armes qu’après les avoir fait rentrer dans le néant. » Ces dix commissaires arrivèrent trop tard. Le drame était joué.

Aux yeux des notables normands, la Convention, après le 2 juin, était investie, bloquée par les énergumènes de la Commune, obéissant eux-mêmes à l’inspiration de Marat. Il s’agissait de la dégager, d’assurer la sécurité de ses membres et la liberté de ses séances.

Dès le 7 juin, le jour même où les dix commissaires rendaient compte de leur inutile voyage, tous les corps constitués, toutes les sociétés civiques du Calvados, jetaient les bases d’une Assemblée de résistance à l’oppression.

Souffrant, le procureur-général-syndic Bougon-Longrais dut se faire porter dans un fauteuil à la première séance. Le général de Wimpffen fut chargé du recrutement des volontaires. De l’avis unanime, ces hommes fraterniseraient avec la population parisienne, qui restait étrangère aux menées de la Commune et de Marat. Ils apparaîtraient en sauveurs. Ils délivreraient la Convention par leur seule présence. Le sang ne coulerait pas.

Charlotte partageait l’indignation de Bou-