Page:Michel Corday - Charlotte Corday, 1929.djvu/73

Cette page a été validée par deux contributeurs.

blique. Leur idéal était le sien. Et puis elle sentait qu’une femme fine et forte, Mme Roland, les conseillait, les soutenait, les animait, et qu’elle leur avait communiqué son ardente douceur, son humaine raison. Charlotte épousait leur cause. Ils étaient ses héros véritables. Tous les outrages que leur jetait Marat l’atteignaient elle-même. Chacun de ces coups forgeait et reforgeait sa haine.

Charlotte tremblait donc pour les Girondins, dans cette lutte qu’elle devinait impitoyable et sans merci. Mais certes elle ne soupçonnait pas à quel impudent coup de force ils allaient succomber.

Cet assaut décisif, c’est Marat qui le livre, le règle et le conduit. Le drame se déroulera en deux journées : le 31 mai, le 2 juin. Mais on a continué de l’appeler l’Affaire du 31 mai. Le premier jour, l’action est indécise. Mais dès le début du second, elle se précipite.

Ce 2 juin, c’est bien la journée de Marat. Tantôt caché dans la coulisse, tantôt en scène au premier rang, il est partout. C’est lui qui a fait investir les Tuileries, où siège la Conven-