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bleaux de chasse surmontaient les portes et la glace de la cheminée. De-ci, de-là, des écrans de tapisserie, de bonnes gravures : Abraham répudiant Agar, le Calme, l’Incendie.

Charlotte et sa tante se tenaient volontiers dans cette pièce, dont les fenêtres regardaient la rue Saint-Jean. Elles y recevaient une assez nombreuse compagnie. La veuve du Trésorier de France avait gardé des relations étendues. Ses familiers étaient Mme Levaillant, Mme Achard, M. Delarue, magistrat municipal, M. Lévêque, président du Directoire départemental, M. Duvivier de Jumilly, curé constitutionnel de la paroisse Saint-Jean.

Mme de Bretteville fréquentait l’hôtel de Faudoas, qui touchait presque sa maison. Le comte de Faudoas était commandant de la garde nationale. Là, les deux femmes rencontraient les plus anciennes familles de la ville. Et Charlotte s’était vite liée d’amitié, malgré la divergence de leurs opinions, avec Éléonore de Faudoas, alors âgée de seize ans.

Cependant, Charlotte n’était pas mondaine. Elle n’avait, en particulier, aucun souci de la parure. Elle s’habillait, non pas sans goût, mais sans recherche. Dans la rue, elle laissait