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Belzunce. Il molesta un petit garçon qui tirait des pétards et menaça de son pistolet un bourgeois qui prenait le parti de l’enfant. Les murmures ne cessèrent que lorsqu’une patrouille à cheval, aussitôt appelée par lui, eut cerné la pyramide.

Puis, comme il fournissait des escortes aux convois de blé qui sortaient de Caen, on l’accusait d’affamer la ville. Le bruit courut aussi qu’il voulait l’incendier, la « fusiller ». Ses soldats auraient averti des filles, autour des casernes, de son intention de tirer sur le peuple. Son attitude dédaigneuse, ses insolentes plaisanteries contre le gouvernement de la nation, contre la milice bourgeoise, exaspéraient encore ces soupçons.

Enfin, le 11 août, le conflit décisif éclata. Henri de Belzunce avait excité ses soldats à arracher la médaille de Necker que portaient leurs camarades du régiment d’Artois. Il frappa lui-même brutalement certains de ces médaillés qui résistaient. Ces hommes répandirent par les rues leurs plaintes et leur colère. Dans la soirée, vers onze heures, des coups de feu échangés entre une sentinelle bourgeoise et un officier, achevèrent de jeter l’alarme. Le tocsin sonna. Le bruit se répan-