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Montané fit d’ailleurs confusion. (Page 143.)

Il crut que Marat avait lu la seconde lettre, où Charlotte faisait appel à son humanité et qu’elle conserva sur elle. Marat ne vit que la première, envoyée par la petite poste, où elle lui proposait de le renseigner sur le complot normand.

Montané ne fut pas seul à commettre cette erreur. Dans le tableau de David, la Mort de Marat, cette seconde lettre, qu’il n’a jamais vue, s’étale sur la planchette qui barre la baignoire. On lit distinctement la phrase : « Suffit que je sois malheureuse pour avoir droit à votre protection. »

Ce tableau figure dans la Salle révolutionnaire du Musée de Versailles. Pendant des siècles, l’erreur continuera !… On croira que Marat ouvrit sa porte par bonté à Charlotte Corday.

Un conservateur de musée à qui je soumettais cette remarque, me dit spirituellement : « C’est un faux en peinture publique. »