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leur pays ; presque tout est égoïsme. Quel triste peuple pour fonder une République. Il faut du moins fonder la Paix et le gouvernement viendra comme il pourra ; du moins ce ne sera pas la Montagne qui régnera si l’on m’en croit. Je suis on ne peut mieux dans ma prison ; les concierges sont les meilleurs gens possible. On m’a donné des gens d’armes pour me préserver de l’ennui : j’ai trouvé cela fort bien pour le jour et fort mal pour la nuit. Je me suis plainte de cette indécence, le Comité n’a pas jugé à propos d’y faire attention. Je crois que c’est de l’invention de Chabot, il n’y a qu’un capucin qui puisse avoir de telles idées. Je passe mon temps à écrire des chansons, je donne le dernier couplet de celle de Valady à tous ceux qui le veulent. Je promets à tous les Parisiens que nous ne prenons les armes que contre l’anarchie, ce qui est exactement vrai.

« Ici l’on m’a transférée à la Conciergerie, et ces messieurs du grand jury m’ont promis de vous envoyer ma lettre ; je continue donc. J’ai prêté un long interrogatoire ; je vous prie de vous le procurer s’il est rendu public. J’avais une Adresse sur moi, lors de mon arrestation,