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la femme Lebourgeois. Surtout, la patronne et le garçon de l’hôtel ont signalé les moindres faits et gestes de Charlotte, les visites qu’elle a reçues ; ils ont minutieusement décrit l’aspect, le costume de Lauze de Perret : ils n’ont pas parlé de Férieux.


Elle est déjà venue le matin. (Page 120.)

Dans ses interrogatoires, à l’instruction, puis à l’audience, Charlotte déclare toujours qu’elle s’est présentée deux fois, au total, chez Marat : une fois le matin, une fois le soir.

Or, beaucoup d’historiens inclinent à croire qu’elle s’y est présentée trois fois : deux fois le matin, une fois le soir.

Pour moi, Charlotte dit vrai : elle ne dissimule jamais que par nécessité. Elle ne serait donc venue que deux fois rue des Cordeliers.

Comment expliquer cette troisième visite, acceptée par tant d’écrivains ? À mon avis, elle a été inventée par la portière, la femme Pain, pour se couvrir, pour dégager sa responsabilité. Dans une première visite, par elle imaginée, cette femme aurait carrément refusé l’accès même de la maison à la jeune fille, qui