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situation, c’est que personne ne perdra en me perdant, à moins que vous ne comptiez à quelque chose ma tendre amitié. Vous serez peut-être surprise, mon cœur, de voir mes craintes : vous les partageriez, j’en suis sûre, si vous étiez ici. On pourra vous dire en quel état est notre ville et comment les esprits fermentent.

Adieu, ma belle, je vous quitte, car il m’est impossible d’écrire plus longtemps avec cette plume et je crains d’avoir déjà trop tardé à vous envoyer cette lettre : les marchands doivent partir aujourd’hui. Je vous prie de me servir d’interprète, de dire à Mme Levaillant les choses les plus honnêtes et les plus respectueuses. Ma tante me charge de lui témoigner, ainsi qu’à vous, combien son souvenir lui est cher, et vous prie de compter sur son sincère attachement. Je ne vous dis rien de ma tendresse, je veux que vous en soyez persuadée sans que je radote toujours la même chose.


Le poignard de Brutus était levé sur l’époque. (Page 87.)

Le journal de Marat s’est appelé l’Ami du