Page:Michel Corday - Charlotte Corday, 1929.djvu/203

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de Laurent Esnault, Fauchet partit précisément pour Paris le 28 septembre.

Ce dîner réunissait, autour de Mme de Bretteville et de Charlotte, Mlle Levaillant et sa fille, M. de Corday d’Armont, sa fille Éléonore, son fils cadet et M. de Tournélis, petit cousin de la bonne dame. Ces deux jeunes gens partaient pour Coblentz. On proposa la santé du roi. Tous se levèrent, sauf Charlotte qui resta assise et laissa son verre sur la table. Il y eut un malaise. Peu après, l’évêque constitutionnel Fauchet passa sous les fenêtres au milieu d’un bruyant concours de peuple, aux cris de : « Vive la Nation ! » Les deux jeunes gens voulurent crier : « Vive le Roi ! » Charlotte imposa silence à M. de Tournélis qui se défendit vivement : ne venait-elle pas elle même de manifester son sentiment ? À quoi, toujours logique, elle répliqua qu’en refusant de porter la santé du roi elle ne nuisait qu’à elle-même, tandis qu’en acclamant le roi, il risquait inutilement de perdre tous ceux qui l’entouraient.

Si les souvenirs de Mme de Maromme sont parfois inexacts dans le détail, ils sont certainement d’une couleur véridique dans l’ensemble. On sent, par exemple, que ce portrait