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avant le vicomte de Belzunce. Parlant du père de Charlotte : « Le vieux gentilhomme, assure-t-elle, était royaliste jusqu’à la moelle des os. » Or les différents écrits laissés par M. de Corday d’Armont, c’est-à-dire ses Mémoires aux Assemblées provinciales, ses deux Mémoires sur le Droit d’aînesse, ses Principes de Gouvernement, attestent son libéralisme.

La façon dont elle conte l’arrivée de Charlotte Corday chez Mme de Bretteville est évidemment fantaisiste. À l’entendre, la vieille dame ne connaissait pas cette parente « qui lui tombait des nues ». On sait par Augustin Leclerc que Mme de Bretteville avait payé les frais des dernières années de pensionnat de Charlotte et qu’elle la recevait, à cette époque, à Caen et à Verson.

Aussi n’ai-je pas cru devoir introduire dans mon récit l’anecdote, souvent reproduite, du dîner chez Mme de Bretteville. Là encore, l’erreur et la vérité doivent s’entremêler. Ainsi, Mme de Maromme place ce dîner à la Saint-Michel 1791, c’est-à-dire le 29 septembre. Et elle fait passer sous les fenêtres, pendant ce repas, le cortège de l’entrée solennelle de l’évêque Fauchet. Or, cette entrée solennelle eut lieu le 11 mai. Et, d’après les Mémoires