Page:Michel Corday - Charlotte Corday, 1929.djvu/175

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mort l’immortelle Charlotte Corday ait une statue avec cette inscription : Plus grande que Brutus. »

Il signait son arrêt de mort. Il avait publié son placard le 19 juillet. Trois jours après, il était incarcéré à la prison de la Force. Il y attendit longtemps son jugement. À deux reprises, il le réclama. Il ne fut condamné que le 4 novembre, sur un rapide réquisitoire de Fouquier-Tinville. Il subit son supplice avec le même calme que son idole. Il se jeta sous le couperet en criant la pensée qui l’avait sans cesse soutenu : « Je mourrai donc pour Charlotte ! »

Un autre homme avait subi la douce et puissante séduction de la jeune fille. S’il ne lui donna pas sa vie, du moins la risqua-t-il pour elle. C’était le président Montané.

Le procès à peine clos, une âpre discussion éclatait entre lui et l’accusateur public. Fouquier-Tinville lui reprochait d’avoir modifié la dernière des trois questions posées au jury. Parlant de l’assassinat commis par Charlotte, l’accusateur public avait ainsi libellé cette troisième question : « L’a-t-elle fait avec