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Enfin, il défie la Montagne, en ces termes où reparaît son déboire : « Usurpateurs du 31 mai, vous qui, pour échapper aux supplices mérités par vos forfaits, avez trompé les Parisiens et les Français ! Je cherchais ici le règne de la douce liberté : je trouvai l’oppression du mérite, le triomphe de l’ignorance et du crime. Je suis las de vivre au milieu de tant d’horreurs que vous commettez, de tant de malheurs que vous préparez à la Patrie ! Il ne me reste que deux espérances : ou, par vos soins, en victime de la liberté, mourir sur cet échafaud honorable, ou de concourir à faire disparaître vos mensonges, qui sont la véritable cause de la guerre civile. »

Ayant ainsi provoqué les Jacobins, il les invite à lui donner la même mort qu’à Charlotte : « S’ils veulent aussi me faire l’honneur de la guillotine, qui n’est désormais à mes yeux qu’un autel où l’on immole les victimes, et qui, par le sang pur versé le 17 juillet, a perdu toute ignominie, s’ils veulent, dis-je, je les prie, ces bourreaux, de faire donner à ma tête abattue autant de soufflets qu’ils en firent donner à celle de Charlotte. »

Et il termine ces pages d’une folle et tendre hardiesse par le vœu « qu’au lieu même de sa