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sans éveiller de suspicion, Augustin Leclerc la conduisit à Verson, où elle possédait un domaine. La bonne dame resta toujours reconnaissante à son « homme de confiance ». Elle lui laissa une partie de ses biens lorsqu’elle mourut en 99, à soixante-quinze ans. Sa maison, que la Révolution avait épargnée, fut abattue et reconstruite sur un plan plus avantageux, en 1852.

La veille du jour où les restes de Charlotte Corday étaient enfouis au cimetière de la Madeleine, les funérailles nationales de Marat s’étaient déroulées dans Paris.

Le mardi 16, dès le matin, on avait exposé le corps, préalablement embaumé, dans l’ancienne église des Cordeliers. Un pétitionnaire avait même demandé à la Convention qu’il fût porté dans tous les départements. Le peintre David, qui avait ordonné la cérémonie, aurait voulu montrer la blessure. Mais il avait dû y renoncer, parce qu’il lui aurait fallu découvrir aussi la lèpre qui rongeait tout le corps.

Dans la pénombre de la voûte, parmi les