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et sa fille. Tous trois furent traduits devant le Tribunal révolutionnaire le 13 juillet 94. C’était le moment des condamnations massives. Ce jour-là, vingt-huit accusés furent exécutés. Éléonore de Faudoas refusa le secours d’un prêtre assermenté, s’appuya au bras de son père et gravit en se signant les degrés de l’échafaud. Elle avait dix-huit ans.

Alexandrine de Forbin, que Charlotte Corday recommandait encore à Barbaroux dans sa lettre de la Conciergerie, revint en France après un séjour de plusieurs années en Suisse. Elle se fixa à Marseille. Vers la quarantaine, l’ancienne chanoinesse de Troarn épousa un lieutenant de douanes, M. Millière.

M. de Corday d’Armont, le père de Charlotte, qui vivait avec ses vieux parents à Argentan depuis janvier 1793, apprit le drame par un journal. On ne l’inquiéta pas démesurément. Il subit un interrogatoire le 20 juillet. Il déclara que depuis son veuvage, depuis onze ans, sa fille n’avait guère vécu, au total, qu’un an avec lui. Et il répéta les termes de la lettre qu’elle lui avait écrite le 9 juillet au matin, avant son départ pour Paris. Chose sin-