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échangea dix coups de canon. Chaque parti se replia, se croyant vaincu. Mais la troupe parisienne, qu’on appela l’armée pacifique, se ressaisit la première et, ne rencontrant pas d’ennemis, s’avança victorieusement sur Lisieux, puis sur Caen. Ce fut la fin de l’insurrection normande.

La plupart de ceux qui s’étaient compromis dans ce mouvement furent mis hors la loi. Bougon-Longrais dut s’enfuir. Il était traqué de village en village. À Longueval, il faillit être pris au gîte. Les gendarmes retrouvèrent, dans un vêtement qu’il avait dû abandonner, son testament où était enfermée une mèche de cheveux.

Tombé plus tard aux mains des Vendéens, il plut au prince de Talmont qui se l’attacha comme secrétaire. Mais ils furent arrêtés tous deux près de Fougères. Bougon-Longrais, après un bref jugement, fut exécuté à Rennes, le 5 janvier 1794. Le matin, à huit heures, avant de marcher au supplice, il écrivit à sa mère une longue lettre où il invoquait encore Charlotte.

« Encore si, dans mes derniers instants, j’avais pu, comme ma chère Corday, m’en-