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« Le citoyen Doulcet de Pontécoulant est un lâche, d’avoir refusé de me défendre, lorsque la chose était si facile. Celui qui l’a fait s’en est acquitté avec toute la dignité possible. Je lui en conserve ma reconnaissance jusqu’au dernier moment.

« Marie de Corday. »

Ce dernier moment était arrivé. Elle plia son papier en forme de lettre, pendant qu’un des deux huissiers qui accompagnaient le bourreau lui lisait le jugement. Elle pria cet homme de faire parvenir ce billet à son destinataire, le député Gustave Doulcet.

Sanson tenait à la main des ciseaux. Elle s’assit, enleva son bonnet, dénoua ses beaux cheveux et fit signe au bourreau de les couper. Lorsqu’ils furent tombés, elle en prit une mèche et la donna au peintre Hauer : « Monsieur, je vous remercie de ce que vous venez de faire pour moi. Je ne puis vous offrir, pour vous montrer ma reconnaissance, que ce souvenir d’une mourante. » Puis elle chargea le concierge Richard de remettre le reste à sa femme.

Elle disposa elle-même la chemise rouge, à dessein fort échancrée, et elle obtint de jeter