Le président, voyant dans la salle l’avocat Chauveau-Lagarde, le désigna d’office.
Charlotte écouta distraitement l’acte d’accusation. À quoi bon toute cette procédure ? Elle avouait tout. Elle connaissait son sort. Plus que les juges, elle avait hâte d’en finir.
Les témoins défilaient. Elle apprenait le nom de la plupart d’entre eux. Feuillard, le garçon de l’Hôtel de la Providence. Laurent Bas, le commissionnaire qui l’avait terrassée et si durement saisie à la poitrine. La femme Pain, la portière qui, dans l’antichambre, avait voulu lui refuser l’entrée, le soir, Jeannette Maréchal, la cuisinière, qui bavardait le matin dans la loge avec la femme Pain. Lafondée, le chirurgien-dentiste qui, le premier, avait constaté la mort de Marat…
Après chacune de ces dépositions, elle confirmait simplement : « Le fait est vrai. » Une fois elle ajouta : « Je n’ai rien à dire, sinon que j’ai réussi. » Elle aurait voulu hâter ces témoignages, en terminer.
Elle interrompit même le récit de Simonne Evrard, dont les sanglots la bouleversaient, comme le soir de la confrontation. Elle dit précipitamment : « Oui, oui, c’est moi qui l’ai tué. » Elle ne devait plus se troubler que lors-