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Président du Tribunal révolutionnaire, Montané. Cet interrogatoire, bien qu’il fût plus long et plus minutieux, ressembla fort à celui du commissaire, le premier soir. Ces deux hommes étaient également dominés par le souci de lui découvrir des complices.

Avant de la congédier, Montané lui demanda si elle avait un défenseur. Elle choisit son ami Gustave Doulcet, alors député à la Convention. L’accusateur public, Fouquier-Tinville, présent à l’interrogatoire, se chargea de l’en avertir aussitôt.

À la fin de la journée, elle fut transférée à la Conciergerie, qui était l’antichambre du Tribunal révolutionnaire et qui était située, comme lui, dans le Palais de Justice. Là lui furent signifiés l’acte d’accusation de Fouquier-Tinville, une liste de témoins, celle des jurés.

Elle apprit qu’on la jugeait à huit heures du matin, le lendemain. « À midi, j’aurai vécu, pour parler le langage romain », écrivit-elle à Barbaroux. Car elle voulut achever, le soir même, la lettre commencée à la prison de l’Abbaye.

Son ironie ne désarme pas à la veille de la mort. Lorsqu’elle annonce qu’elle a pris Gustave Doulcet comme défenseur, elle ajoute :