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laisser dormir seule. Croyez, je vous prie, à toute ma reconnaissance.

« Marie Corday. »

« J’entends sans cesse crier dans la rue l’arrestation de Fauchet, mon complice. Je ne l’ai jamais vu que par la fenêtre, et il y a plus de deux ans. Je ne l’aime ni ne l’estime. Je lui ai toujours cru une imagination exaltée et nulle fermeté de caractère ; c’est l’homme à qui j’aurais le moins volontiers confié un projet. Si cette déclaration peut lui servir, j’en certifie la vérité. »

Même dans cette courte lettre, apparaissent encore ses traits d’ironie, de générosité. C’est par ironie qu’elle se compare aux grands criminels dont l’image et les forfaits doivent inspirer une perpétuelle horreur. Car elle est certaine d’avoir débarrassé sa patrie d’un monstre. Et c’est par générosité qu’elle tente de sauver, au nom de la justice, ce Fauchet qu’elle méprise.

Le 16, au matin, elle comparut devant le