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un des grands moyens de propagande. Elle se plaint cependant de la présence continuelle des deux gendarmes. « On me les a donnés pour me préserver de l’ennui : j’ai trouvé cela fort bien pour le jour et fort mal pour la nuit… Je crois que c’est de l’invention de Chabot ; il n’y a qu’un capucin qui puisse avoir de telles idées. »

Enfin, après avoir prié Barbaroux de l’excuser si l’on trouve quelques plaisanteries sur lui dans ses lettres à son père, elle place ses parents et ses amis sous la protection des Girondins.

Car elle est sûre de leur retour à Paris, au pouvoir. N’a-t-elle pas rendu la Paix à son pays ? La Paix… C’est sa grande certitude. Toute sa lettre en témoigne, depuis l’en-tête : « Aux prisons de l’Abbaye, dans la ci-devant chambre de Brissot, le second jour de la préparation à la Paix. » Pour elle, la Paix commence à la mort de Marat : « Voilà un grand préliminaire et sans cela nous ne l’aurions jamais eue. » En dix endroits, elle célèbre la Paix retrouvée : « Puisse la Paix s’établir aussitôt que je le désire… Il faut fonder la Paix. » Et elle communie avec sa patrie dans l’allégresse de la délivrance : « Je jouis déli-