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vement même, le corsage achève de s’ouvrir. Alors, désespérée de confusion, elle supplie qu’on lui permette de réparer ce désordre et, pour le cacher sans attendre, elle se penche toute en avant, le menton aux genoux. Ces hommes ont pitié. On la délie. Elle se lève et, tournée vers le mur, rajuste vite son vêtement.

L’alerte passée, elle recouvre encore son sang-froid. Lorsqu’on lui relit son interrogatoire avant de le lui donner à signer, elle fait en sept endroits rectifier ses réponses, inexactement reproduites. Quand on veut lui renouer les mains derrière le dos, elle demande posément aux policiers l’autorisation de rabattre ses manches et de remettre ses gants, « s’il leur est indifférent de la faire moins souffrir avant de la faire mourir ».

Elle tient tête aux conventionnels qui, l’interrogatoire signé, continuent de la harceler de questions. Legendre prétend qu’elle est venue chez lui le matin. Elle le raille : « Vous vous trompez, citoyen. Je n’ai jamais songé à vous. Je ne vous crois pas d’assez grands moyens pour être le tyran de votre pays. Je ne prétendais pas punir tant de monde. »

Chabot lui demande : « Qu’est-ce qui vous