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même, dans ce premier assaut, à passer sous silence ses entrevues avec Lauze de Perret.

Quatre hommes pénètrent dans le salon. Ce sont des conventionnels, délégués du Comité de Sûreté générale. Ils se nomment au commissaire. D’après des estampes et des caricatures, Charlotte reconnaît Legendre, Chabot, Drouet…

C’est devant ces nouveaux venus que le commissaire ordonne de la fouiller. Épreuve imprévue, pour elle qui croyait avoir tout calculé. Qui sait ? Si elle l’avait envisagée, peut-être aurait-elle renoncé à son projet, tant elle souffre, dans son ombrageuse pudeur, de sentir sur elle les mains des policiers, les regards des autres.

On tire de sa poche son argent, son dé, son peloton de fil. Son portefeuille contient son passeport et la seconde lettre préparée pour Marat. Dans son corsage même, on retrouve la gaine du couteau, l’acte de baptême épinglé à l’Adresse aux Français.

Chabot prétend encore apercevoir quelque papier dans l’entre-bâillement… Il avance la main. Assise, les bras liés derrière le dos, Charlotte ne peut pas se défendre. D’instinct, elle se rejette en arrière. Mais, dans ce mou-