matin, elle respire mal. Elle est oppressée. Un petit enfant, en jouant, vient se jeter contre ses genoux et lève vers elle ses beaux yeux innocents. Elle l’effleure d’une caresse et d’un sourire. Que de menus cadeaux elle a distribués, tout le long de sa vie, pour voir s’éclairer de plaisir un visage enfantin, depuis ces friandises dont elle comblait les petites villageoises dans le fournil du Mesnil-Imbert, jusqu’à ces dessins qu’elle a laissés au gentil Lunel en le quittant à jamais. Elle n’a rien à lui donner, à ce petit Parisien… Si. Il lui devra une vie plus heureuse. Elle va lui apporter la Paix.
Place des Victoires, Charlotte a remarqué une station de fiacres. Elle monte dans une voiture et dit au cocher de la conduire chez Marat. Il ignore l’adresse. Elle aussi. Elle ne s’en est point enquise, tellement elle était sûre de le frapper en pleine Convention. Le cocher se renseigne près de ses camarades et Charlotte écrit l’adresse au crayon sur un morceau de papier : « Faubourg Saint-Germain, rue des Cordeliers, à l’entrée. »
Il est onze heures environ quand la voiture s’arrête, au 30, rue des Cordeliers, devant une haute maison grise. Charlotte s’engage sous le