Page:Michel Corday - Charlotte Corday, 1929.djvu/109

Cette page a été validée par deux contributeurs.

homme obligeant et courageux. Elle voulut réparer ce tort possible, le mettre à l’abri du risque même.

« Citoyen du Perret, lui dit-elle, j’ai un conseil à vous donner. Défaites-vous de l’Assemblée. Retirez-vous. Vous pouvez faire le bien. Allez à Caen, où vous pourrez, avec vos collègues, servir la chose publique. »

Il lui répondit vivement que son poste était à Paris et que rien ne le lui ferait quitter. Inquiète pour lui, empêchée de s’expliquer davantage, elle s’irritait. Elle murmura, d’un ton de dépit : « Vous faites une sottise. »

La voyant déçue, agitée, il lui promit avec bonté de la prévenir s’il se décidait à partir. Ils voyageraient ensemble. Sinon, il la chargerait d’une lettre pour Barbaroux. Mais il avait besoin de savoir quand elle quitterait Paris.

Résolue à ne pas le compromettre davantage, elle répondit précipitamment qu’elle ignorait encore la date de son retour. Comme il s’offrait à venir aux nouvelles le lendemain, elle l’en détourna vivement, lui promit de lui écrire. Oh ! non, surtout, elle ne veut pas qu’il revienne le lendemain. Car ce lendemain, c’est le dernier jour de Marat.