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Ils se quittèrent donc, après avoir pris rendez-vous pour le soir.

À sa grande surprise, elle le vit revenir dans l’après-midi même. Dans l’intervalle, on avait posé les scellés chez lui, et saisi sa correspondance. La suspicion à l’égard des Girondins s’étendait. On l’accusait d’être mêlé au complot de Dillon. « Je crains, dit-il, que ma présence chez le Ministre à vos côtés ne vous soit désormais plus nuisible qu’utile. D’ailleurs, j’ai réfléchi : vous n’avez pas de procuration de Mlle de Forbin et les bureaux refuseraient de vous remettre ses papiers. »

Charlotte dut se rendre à ses raisons, sans renoncer toutefois à servir son amie. Elle devait, quelques jours plus tard, en donner une preuve touchante.

Comme Lauze de Perret se disposait à prendre congé, elle le retint. Elle était tellement sûre de ramener la paix sur la terre en la débarrassant d’un monstre, qu’elle ne craignait rien pour ses alliés, ses complices involontaires. Loin d’être inquiétés sérieusement, ils seraient eux-mêmes applaudis comme des libérateurs. Mais Lauze de Perret était déjà compromis. La découverte de leurs relations pouvait nuire, au moins quelque temps, à cet