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tribunes, sans laisser de nom, de trace même, tandis que les siens la croiraient en Angleterre.

Pourtant, il faut immoler Marat, rendre la Paix au pays. Il le faut. Alors, sur-le-champ, malgré sa fatigue, Charlotte dresse un nouveau plan. Elle frappera Marat chez lui, puisqu’il n’en sort plus. Elle n’a plus besoin de Lauze de Perret, du moins pour l’introduire à la Convention. Mais elle doit cependant le voir pour lui remettre les papiers de Barbaroux et régler l’affaire d’Alexandrine de Forbin. Elle s’en acquittera sans tarder.

Elle se ravise donc, déclare au garçon que décidément elle ne se couchera pas tout de suite. Elle va sortir un peu, voir le Palais Royal. Puis, négligemment, elle lui demande de lui indiquer la rue Saint-Thomas-du-Louvre. C’est là que demeure Lauze de Perret.

Le logis du député se trouvait tout proche de l’hôtel. Mais ses deux filles apprirent à Charlotte que leur père, retenu toute la matinée à la Convention, n’était pas encore rentré. Elle leur laissa donc le paquet de Barbaroux. Elle reviendrait prendre la réponse dans une heure.

Elle erra. On était à l’heure la plus chaude