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II


Il est probable que dans l’enfance de l’humanité les premiers qui entourèrent un coin de terre cultivé par eux-mêmes, ne le firent que pour mettre à l’abri leur travail comme on range ses outils ; il y avait alors place pour tous, dans l’ignorance de tout, et la simplicité des besoins.

Aujourd’hui ce n’est pas son travail qu’on entoure de barrières mais le travail des autres ; ce n’est pas ce qu’on sème, mais ce que les autres ont semé depuis des milliers d’années qui sert à vivre somptueusement en ne faisant rien.

Si pourtant, en faisant quelque chose, n’est-ce point aujourd’hui le germinal de l’or ; c’est pour les finances le temps des semailles, les pourritures sociales sont fécondes, la moisson promet, elle est haute et touffue, heureusement elle n’ira pas dans les resserres de leurs accaparements, le raz de marée des foules passera noyant les gerbes et les jetant sur la terre.

Comme l’anthropophagie a passé, passera le capital.

Là est le cœur du vampire, c’est là qu’il faut frapper.

C’est là comme dans la légende de Hongrie que le pieu doit être enfoncé aussi bien pour la délivrance de ceux qui possèdent que pour celle des déshérités, — on ne sera plus parricide pour prendre les souliers des morts.