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la poudre, ils économisaient les cartouches et multipliaient les cadavres aux arbres des routes.

Il y a cent ans, Abraham Lincoln voyait l’Amérique libre, ayant des vigies planant sur les eaux, — l’une en regard de l’Europe et de l’Afrique, l’autre de la Polynésie, — son rêve se réalise.

Et ce n’est pas seulement l’Amérique, mais le monde entier qui sera libre.

Ce n’est pas seulement la terre qui portera les villes superbes de la confédération humaine, il y en aura sous les eaux contenues dans des navires sous-marins grands comme des contrées, dans les airs voguant peut être de saisons en saisons.

Qui sait ce que seront ces villes du XXe siècle, ce que seront les hommes qui fouleront nos poussières, parlant une autre langue ou se retrouveront semés çà et là un peu de misérables diabètes vivant une autre vie toute d’intelligence de paix d’humanité.


Dites-nous camarades de toutes les ligues, est-ce que vous allez continuer ainsi, usant les urnes, le temps et l’argent, usant vos vices inutilement ?

Que vous ont fait ces autres camarades que vous cherchez à faire [entrer dans] le lazaret du Palais-Bourbon, pourquoi leur persuader qu’ils peuvent tout, ils ne peuvent rien que se pourrir comme les autres.

Lors même qu’ils arriveraient à mettre des pièces neuves sur les [trous] de la Constitution, vous savez bien que cela n’irait pas ensemble, les morceaux neufs arracheraient la guenille.

Comme il y a longtemps qu’on étouffe bêtement du même collier !

Chose étrange, parmi les plus étranges c’est le pouvoir et la force traités par Eschyle comme nous les traitons nous-mêmes.