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PRISE DE POSSESSION

I


Un journal du 23 décembre 1888, à l’article Visite des bouges, s’étonnait que les gens préposés à cette visite eussent trouvé dans un des endroits qu’il plaît d’appeler bouges, une femme seule à une sorte de tribune, disant : l’anarchie c’est l’ordre par l’harmonie.

Il faut bien que la vérité monte des bouges, puisque d’en haut ne viennent que des mensonges.

Il faut bien que les déshérités, les hors la loi de la force cherchent le droit.

Les maux intolérables qu’ils souffrent depuis le commencement des sociétés humaines sont arrivés à une acuité si grande qu’ils ont résolu de s’en débarrasser comme on arrache un vêtement enflammé en laissant après des lambeaux de sa chair.

Ce n’est pas que les misérables n’aient bien des fois déjà tenté leur délivrance, mais c’était toujours dans une telle nuit d’ignorance qu’ils s’écrasaient dans les issues sans pouvoir sortir.

L’oiseau ne bâtit guère dans les mêmes conditions son nid une première fois brisé ; l’animal chassé, s’il échappe au