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Les bibliophiles étaient en correspondance suivie, et beaucoup de Maioli sont sortis de mains françaises.

Il existe à la Bibliothèque nationale un volume ayant appartenu à Grolier, dont la mosaïque est faite d’incrustations de cuirs. Ce n’est pas, au point de vue du dessin, un des beaux, mais il offre cet intérêt d’être la première reliure connue faite par ce procédé. C’est un Martial imprimé à Venise en 1501, chez les Aldes.

Nous en montrerons d’autres exemples au seizième siècle.

Il possédait également, que manquait-il à Grolier en fait de belles choses ? plusieurs reliures ornées de dessins dans le style de l’école lyonnaise, composés de rinceaux et de fers azurés, sans entrelacs, dont l’arrangement est semblable à celui de certains entourages inventés pour Jean de Tournes par Maître Petit Bernard.

Une des plus importantes reliures de cette école, le « M. Antonii Nattae De Deo libri XV », aujourd’hui dans la magnifique collection de Mgr le duc d’Aumale (pl. II), fut un des chefs-d’œuvre du seizième siècle ; ce fut probablement une des dernières que fit exécuter le célèbre amateur ; nous en donnons la reproduction.

Quand on possède de pareils livres, on a vraisemblablement sa part de paradis sur terre, et la prière de Grolier : Portio mea, Domine, sit in terra viventium, a été pour lui exaucée.

Elle appartient sans aucun doute au règne de Henri II, et elle est sortie des mains du grand doreur dont nous parlerons plus tard. Mais nous avons voulu terminer avec la bibliothèque de Grolier avant de parler des Reliures

Exemple d’un « Grolier » avec fers à filets
F. BEROALD. OPUSCULA.
Exemplaire de Grolier
bibliothèque nationale