les plus purs des reliures italiennes et françaises de l’époque de François Ier, à quel point l’influence de l’art arabe a été considérable sur l’ornementation typographique, et par suite sur la décoration extérieure des livres. Ainsi la bande qui sert d’en-tête à ce chapitre est un motif de céramique relevé à Constantinople, appliqué à des broderies vénitiennes, donné comme modèle dans un livre d’Andrea Guadagnino, aussitôt copié par les doreurs italiens, et bientôt après par les relieurs français.
![Fleuron des Aldes.](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/c/c3/Michel_-_La_Reliure_fran%C3%A7aise_p_27.jpeg/70px-Michel_-_La_Reliure_fran%C3%A7aise_p_27.jpeg)
Venise fut pour l’Italie l’école de la Reliure, et les motifs en plein or des Aldes servirent de remplissages dans les premières Reliures à entrelacs. En effet, ils ne se contentèrent pas d’employer ces ornements en bandes ou en milieux ; ils décorèrent les couvertures d’entrelacs, d’abord très-simples et sévères, sur lesquelles les fers ont encore une importance considérable ; mais rapidement ces entrelacs devinrent de plus en plus compliqués, et les fers passèrent au rôle d’accessoire. Nous verrons bientôt que ce fut à ces innovateurs heureux que Grolier, alors en Italie[1] comme trésorier général du duché de Milan et en relations d’étroite amitié avec les Aldes, confia les livres qui lui furent offerts à cette époque par ces imprimeurs célèbres.
- ↑ Voir l’ouvrage de M. Leroux de Lincy.