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temps deux Roffet. L’un, Pierre Roffet, dit le Faucheur, fut seulement libraire ; ce fut pour lui que Geoffroy Tory imprima en 1532 l’Adolescence clémentine, de Cl. Marot. L’autre, Estienne Roffet, travaillait vers 1538 pour François I comme peintre enlumineur. Dans un Livre de comptes, on donne également à Estienne le surnom de le Faulcheux, le titre de libraire et relieur du Roi, et l’on dit qu’il avait « la permission de vendre des livres ». Nous pensons donc que son talent de dessinateur lui permit de faire exécuter sous sa direction la reliure et la dorure des livres que François I fit relier en France, mais qu’il ne fut personnellement pas plus relieur ou doreur que libraire[1].

Le brevet de libraire a compris pendant plusieurs siècles des industries qui ne semblent pas, au premier abord, se rattacher à la librairie. Que les peintres enlumineurs aient été obligés de prendre des brevets de libraire, cela s’expliquerait à la rigueur ; mais tous les peintres, verriers ou autres, en étaient là, et en plein dix-septième siècle Lesueur fut obligé de prendre un brevet de libraire ! Cela rend les recherches et les affirmations difficiles ! Ces questions resteront impossibles à éclaircir. Qui saurait, parmi les amateurs de 1900, que la partie artistique des reliures signées Lortic, la dorure, est l’œuvre de MM. Wampflug ou Maillard, comme celle des volumes sortis des ateliers des Capé, des Duru, est l’œuvre de Marius Michel père, s’ils n’avaient signé quelques volumes ?

  1. Ce fut chez un autre membre de cette famille, le libraire Jacques Roffet, que se vendit, seize ans plus tard, l’un des plus beaux livres du seizième siècle : la Nouvelle et Joyeuse Entrée du roi Henri II à Paris, le 16 juin 1549. Les planches qui ornent ce livre sont, dit-on, l’œuvre de Jean Cousin. — Voir aux Notes d’autres détails sur Roffet ou Roffect.