joindre à la reliure le papier de brochure. La couverture est souvent ornée d’un dessin qui ne se retrouve pas reproduit dans le courant du volume, si le livre est illustré, l’œuvre du dessinateur devient incomplète. Ce cas est assez fréquent à l’époque du Romantisme, et ces dessins de couvertures sont souvent du plus vif intérêt.
Les gravures, placées bien dans leur ordre, ne seront jamais battues. Des relieurs, que nous ne nommons pas pour ne pas désobliger des confrères dont les œuvres sont pleines de bonnes qualités, n’ont perdu que depuis peu de temps cette déplorable habitude. Que d’épreuves superbes sont ainsi devenues médiocres, sinon mauvaises ! La pointe fine et élégante des maîtres du dix-huitième siècle ne peut surtout pas résister à ce barbare traitement.
Ajustée, mise à la grandeur, la gravure ne doit pas être collée au fond, elle doit être retenue à sa place à l’aide d’une petite bande de papier très-résistant appelée onglet, dont la première moitié est collée à la gravure et la seconde au cahier ou à la feuille, de façon à pouvoir être prise à la couture. Bien entendu, la gravure descendue au fond même du livre, et non pas seulement collée au bord de cet onglet. Ce travail est long, difficile lorsqu’il y a de nombreuses gravures ; mais un livre n’est bien qu’à cette condition. On n’a pas ainsi le désagrément de le voir s’ouvrir complétement dans les pages de texte, et beaucoup moins profondément si plusieurs planches se trouvent réunies auprès les unes des autres. Lorsqu’une ou deux pièces manquent dans un volume, il faut, si l’on désire l’avoir relié de suite, recommander au relieur de laisser un petit onglet à la place qu’elle devront occuper ; mais rien n’abîme plus