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On voit combien il est difficile d’attribuer la part qui lui revient dans la production des reliures anciennes, puisque pour des dorures datant seulement d’un peu plus d’un siècle, tous les renseignements font absolument défaut. On ne se trouve pas au dix-huitième siècle comme au seizième, avec le grand doreur de Henri II, en présence d’un artiste tout à fait supérieur dont les œuvres laissent bien loin derrière elles celles des contemporains. Sous Louis XV et Louis XVI, tous sont médiocres d’exécution. La pratique même du métier ne peut suffire pour se former une conviction.

Les motifs de détail, les fers gravés que l’on revoit sur des couvertures différentes doivent-ils à eux seuls constituer une preuve qu’elles ont été dorées par le même artiste ? Non certes, puisque les motifs peuvent passer d’une main dans une autre ; ils peuvent tout au plus indiquer que les dorures sont sorties du même atelier. On ne peut donc s’appuyer que sur cette base fragile de la note personnelle que chacun donne dans son travail, du goût qu’il apporte dans le choix des couleurs, et la manière de comprendre et de rendre la forme dans les reliures à filets, comme le sont les mosaïques dont nous avons donné la reproduction. Sur les six mosaïques du dix-huitième siècle que nous avons reproduites, trois sont de cet artiste. (Pl. XVIII, XIX, XX.) Malgré les différences d’aspect que présentent ces trois spécimens, nous les croyons de la même main. La dorure du livre Litteræ apostolicæ, etc. (Bibliothèque nationale), est également son œuvre. Les plats portent, à l’intérieur, les armes du duc de Brancas-Lauraguais. La reliure n’est pas signée. La nature du maroquin et des apprêts employés