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Enfin le rapport militaire annonçait dans les tenues suivants le désastre et l’abandon du Bourget.

« 30 octobre, une heure et demie du soir.

» Le Bourget, village en avant de nos lignes, qui avait été occupé par nos troupes a été canonné pendant toute la journée d’hier sans succès pour l’ennemi.

» Ce matin de bonne heure des masses d’infanterie évaluées à plus de dix-huit mille hommes se sont présentées de front avec une nombreuse artillerie, tandis que d’autres colonnes ont tourné le village venant de Dugny et Blanc-Mesnil.

» Certain nombre d’hommes qui étaient dans la partie nord du Bourget ont été coupés du corps principal et sont restés entre les mains de l’ennemi ; on n’en connaît pas exactement le nombre ; il sera précis demain.

» Le village de Drancey occupé depuis 24 heures seulement, ne se trouvait plus occupé à sa gauche et le temps a manqué pour le mettre en état respectable de défense.

» L’évacuation en a été ordonnée pour ne pas compromettre les troupes qui s’y trouvaient. Le village du Bourget ne faisait pas partie de notre système général de défense, son occupation était d’une importance bien secondaire et les bruits qui attribuent de la gravité aux incidents qui viennent d’être exposés sont sans gravité. »

L’Officiel du 31 octobre, cité par Jules Favre dans le 1er volume de l’Histoire de la Défense nationale.

C’est avec ces flots d’eau bénite de cour que fut avouée la catastrophe. Des farouches tribuns qui combattaient l’Empire, plus rien ne restait : ils étaient entrés comme des écureuils dans la loge où avant eux d’autres couraient, tournant inutilement la même roue