retrouve dans un numéro de la Marseillaise relatant cette journée :
» — Monsieur, les citoyens qui m’entourent prennent pour revenir de l’enterrement le chemin qu’ils avaient pris pour y aller, prétendez-vous leur barrer le passage ?
» Second roulement.
» — Tout ce que vous direz et rien sera inutile répond l’abdomen, retirez-vous, on va faire usage de la force, vous allez être sabrés.
» — Je suis député, répliquai-je en montrant ma médaille, veuillez me laisser passer.
» — Non, dit-il, vous serez sabré tout le premier.
» À ce moment je me retourne, l’avenue était presque vide, la plupart des manifestants s’étant retirés sur les bas côtés.
» — Écartez-vous, dis-je aux autres, il est inutile de vous faire massacrer inutilement. D’ailleurs quoi qu’il fasse maintenant, l’empire a reçu le coup de grâce.
» Tout le monde m’obéit et ce fut sur les arbres des Champs-Elysées que la cavalerie qui n’en démordant pas, exécuta sa charge. Un des cavaliers roula même au bas de son cheval et resta étendu sans mouvement, ce qui fit beaucoup rire le public qui se tenait hors de la portée des sabres ; car le cadavre d’un ennemi sent toujours bon.
» Mais si le procès du locataire de la Conciergerie marchait à pas lents, le mien allait un train d’enfer ; la discussion des poursuites demandées contre moi eut lieu le lendemain même du dépôt de la proposition. Ollivier qui la soutenait déclara qu’il ne voulait pas de journées.
» — Et la journée du 2 décembre, vous en voulez bien de celle-là, lui criai-je de ma place. »