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sociale trop juste, et trop conforme aux aspirations contemporaines pour tomber avant d’avoir atteint son but.

» Les prolétaires sont las de la résignation, ils sont las de voir leurs tentatives d’émancipation toujours réprimées, toujours suivies de répressions ; ils sont las d’être les victimes du parasitisme, de se voir condamner au travail sans espoir, à une subalternisation sans limites, de voir toute leur vie dévorée par la fatigue et les privations, las de ramasser quelques miettes d’un banquet dont ils font tous les frais.

» Ce que veut le peuple, c’est d’abord de se gouverner lui-même sans intermédiaire et surtout sans sauveur, c’est la liberté complète.

» Quel que soit votre verdict, nous continuerons comme par le passé à conformer ouvertement nos actes à nos convictions. »

Après les insultes de l’avocat impérial, Combault ajoute : « C’est un duel à mort entre nous et la loi : la loi succombera, parce qu’elle est mauvaise. Si en 68, alors que nous étions en petit nombre, vous n’avez pas réussi à nous tuer, croyez-vous pouvoir le faire, maintenant que nous sommes des milliers ? Vous pouvez frapper les hommes, vous n’éteindrez pas l’idée, parce que l’idée survit à toute espèce de persécutions. »

Les condamnations suivirent :

À un an de prison et 100 francs d’amende Varlin, Malon, Pindy, Combault, Héligon, Murat, Johannard. À deux mois de prison et 25 francs d’amende, Avrial, Sabourdy, Colmia dit Franquin, Passedouet, Rocher, Langevin, Pagnerie, Robin, Leblanc, Carle, Allard, Theisz, Collot, Germain Casse, Chalain, Mangold, Ansel, Bertin, Royer, Cirode, Delacour, Durand, Duval, Fournaise, Giot, Malezieux.

Assi, Ducanquie, Flahaut et Landeck furent acquittés.