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Insensiblement venait la débâcle. Certains journaux qui d’abord avaient eu un mouvement d’indignation contre Versailles, commençaient à exhorter hautement à la trahison.

Au Comité de Salut Public passaient ceux, surtout, qui avaient plus souci de la défense de la Commune que de leur mémoire : Cournet, Rigaud, Ranvier, Ferré, Vermorel, y recueillirent avec la plus grande indifférence les haines de la réaction.

Le vieux Delescluze était à la commission de la guerre. Le 21 avait été fixé par la fédération des artistes pour un concert aux Tuileries au bénéfice des veuves et des orphelins de la guerre.

« Votre triomphe sera celui de tous les peuples, disait Delescluze à l’armée de la Commune. »


XII

les francs-maçons


Tandis que le bombardement démolissait les Ternes, les Champs-Élysées, Neuilly, Levallois, M. Thiers avec son ordinaire bonne foi, assurait qu’on se contentait d’attaquer les ouvrages avancés, mais que si Paris ouvrait ses portes et livrait les membres de la Commune, on ne bombarderait pas.

L’imminence du péril souffla sur les dernières discordes. Le temps de l’intolérance d’idées était passé, entre ceux qui allaient mourir ensemble, en hommes libres combattant pour la liberté.

Ceux-là mêmes que hantait le soupçon, résultat de longues luttes à travers les perfidies impériales, sentaient que le moment était proche, où la Commune, ainsi qu’elle mettait un seul nom à ses manifestes, présen-