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VIII

le flot monte
Il est temps qu’enfin le flot monte.
(Victor Hugo.)


Il montait de partout, le flot populaire, il battait en rase marée tous les rivages du vieux monde, il grondait tout proche et aussi on l’entendait au loin.

Cuba, comme aujourd’hui, voulant la liberté, il y avait eu un grand combat près de Mayan entre Maximo Gomez, avec cinq cents insurgés, contre les détachements espagnols qui avaient dû se retirer.

Quatre cents autres insurgés avec Bembetta et José Mendoga l’africain, avaient battu en brèche une tour fortifiée.

Les républicains espagnols ne trempaient pas alors dans les crimes de la royauté, Castelar et Orense d’Albaïda, réclamaient à Picard du gouvernement de Versailles, la mise en liberté de ce José Guisalola, qui, condamné à mort, dans son pays, avait été, en traversant la France arrêté à Touillac, par le maire, sur l’ordre du préfet Backauseut, d’après les instructions de son gouvernement.

Une dizaine d’années auparavant, l’Europe entière avait frissonné d’horreur quand Van Benert avait livré le hongrois Tebeki, à l’Autriche, qui pourtant avait refusé de le mettre à mort ; les pouvoirs en allant vers leur décrépitude progressant dans cette voie, ils réunissaient de plus en plus leurs forces contre tout peuple voulant être libre.

Quelques Français, soupçonnés d’appartenir à l’Internationale ayant dû quitter Barcelone où ils étaient établis, les républicains interpellèrent le gouvernement.