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leur profusion, les détails ne sont pas en conflit avec la forme générale. À distance, les lignes principales s’offrent tout d’abord à la vue ; les détails multipliés mais harmoniques donnent à la composition une grande richesse ; détails et entrelacs se font mutuellement valoir.

L’impossibilité de superposer des tons nombreux, d’obtenir un fondu des couleurs par la dégradation directe de la nuance employée (les nuances diverses ne pouvant être qu’accolées et toujours séparées et serties par un filet en or ou noir), le champ dans lequel se meut l’ouvrier est forcément limité.

Aussi, que l’on emploie l’ornement ou la flore, pas de paquets de motifs, même en mosaïque, et nécessité absolue de rendre le décor clair et facile à lire. Cela s’obtient en laissant revoir le fond sur lequel il se détache, c’est-à-dire en établissant un équilibre raisonné entre les fonds et les ornements. Les colorations diverses doivent strictement servir d’auxiliaires pour le développement de la forme : il ne faut pas chercher à sortir du domaine restreint de l’emploi du cuir et vouloir rivaliser à l’aide de la mosaïque