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élevé — voyez les Reliures de Ève, de Le Gascon ; — enfin que les dorures du dix-huitième siècle, sauf quelques mosaïques, d’exécution toujours médiocre, ne sont plus que du métier, rien que du métier, ils estimeraient davantage encore les maîtres inconnus de la Renaissance et relégueraient à leur vraie place toutes ces reliures tant originales que copies, dont les éloges intéressés des marchands et les mirifiques descriptions des catalogues ont voulu faire des merveilles.

L’amateur connaisseur est, à notre avis, l’homme du monde qui, possédant une certaine éducation artistique, porte sur la reliure qu’on lui présente un jugement raisonné, l’apprécie au point de vue décoratif, et non celui qui, vivant du Manuel du libraire, connaît surtout du livre sa rareté, sa valeur marchande et, pour juger de la reliure, pince les coiffes, ébranle les cartons, ébauchant une moue particulière qui peut se terminer par un sourire ou une grimace, quand il aura vu la signature.

Que d’erreurs n’ont-ils pas fait commettre ces bibliophiles, qui voient dans la du