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lui donner la couleur que la composition réclame. Ainsi ont procédé pour leur céramique, leurs manuscrits, leurs étoffes, les Persans, ces maîtres ornemanistes.

Le décorateur de livres qui n’a à sa disposition en somme qu’un petit nombre de couleurs de maroquins, une palette bien restreinte, trouve dans cette licence du rendu de la couleur une aide inappréciable ; tandis que s’il se contentait de copier absolument la forme naturelle de la fleur, la couleur naturelle s’imposerait. Un lys vert, une pervenche rouge sang, jetteraient le trouble dans l’esprit du spectateur.



QUATRIÈME MODE


Emploi de la plante arrangée


mais près de nature.


Il est des cas où l’on doit préconiser l’usage de la plante à peu près telle qu’on la rencontre dans la nature : c’est lorsqu’elle est employée comme symbole.



De tous les temps, les plantes ont été prises comme symboles et ont fourni, dans les époques les plus brillantes de l’art, un élément décoratif de premier ordre et d’un sentiment très élevé. Employez le feuillage du chêne, du laurier sur les ouvrages de poésie, d’histoire, dans les romans, nouvelles où sont exaltés le patriotisme et les vertus militaires ; le lierre, la vigne consacrés à Pan et à Bacchus,