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s’amuserait au château, où la table devait être servie somptueusement.

On demanda à Rose André le délai de la fête et l’occasion lui parut favorable pour qu’Euphrosine changeât de conduite ou qu’elle l’abandonnât.

Ces choses bien arrêtées, on s’occupa des invitations.

Dans le pays elles furent clair-semées, encore les invités ne purent-ils venir tous, ayant autre chose à faire, et puis quelques erreurs eurent lieu.

Ainsi, sur l’invitation du médecin, comme il n’y avait pas aucune indication que ce fût le père ou le fils, et que ce dernier venait également d’être reçu docteur ; ce fut lui qui céda à la curiosité de voir les habitants du château.

C’était un jeune homme qui travaillait de toutes ses forces, mais qui riait de même : mauvaise chance pour le marquis et sa famille.

Ce jeune homme se nommait Paul Martin. Devinant bien que l’invitation pouvait bien avoir été adressée à son père, il eut l’idée d’y faire joindre d’autres erreurs semblables.

C’était facile : le fils du juge de paix, le frère du maître d’école et deux ou trois jeunes gens se trouvèrent ainsi substitués à leurs parents.

Pendant que Paul Martin dirigeait ce complot, les invitations de Paris allaient leur chemin.

On consulta Rose, mais en fait de gens du grand monde elle ne put guère qu’indiquer les noms. Ce fut bien autre chose quand il fut question de composer une société à Mademoiselle Euphrosine.