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cet ouvrage l’amuserait peut-être et qu’elle lui en expliquerait les premières pages avec plaisir, lorsqu’elle voudrait travailler.

« Je disais à mes élèves de Paris, continua-t-elle, de manière à être entendue de Madame Pouffard, que l’étude est obligatoire comme l’honnêteté ; c’est pourquoi, grâce à leur bonne volonté, elles s’instruisaient assez rapidement. »

Puis elle ajouta d’un ton plus ferme : « S’il en eût été autrement, je n’aurais pas dû m’occuper davantage. »

Euphrosine continua d’enfiler des perles de verre, et Madame Pouffard s’embrouilla dans les phrases de la Feuille des Grâces, ce qui fut en cause qu’ayant lu : on orne les coiffures de quelques gerbes folles ! au lieu de herbes folles, la châtelaine des Hulottes se fit faire, pour le dimanche suivant, six grosses gerbes artificielles dont elle orna son chapeau.

Cependant elle commençait à se demander quand il conviendrait à Euphrosine de travailler et à s’impatienter beaucoup contre Rose André.

Celle−ci, ayant prévenu son élève, que si dans huit jours elle n’était pas décidée à travailler, il serait de son devoir d’aller retrouver celles à qui son aide serait plus utile, se rendit auprès de Madame de Pouffard et lui dit que cette décision n’était point une menace pour obliger l’enfant à l’étude, mais un parti-pris irrévocable.

Elle termina en conseillant à Madame la marquise de prendre pour Euphrosine une institutrice fort âgée, ayant besoin de repos ; car toutes celles qui aiment la vie active