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Mais peu importait à nos personnages, pourvu qu’ils eussent des ancêtres !

Mademoiselle Euphrosine Pouffard mérite une attention toute particulière. C’était une grande niaise, vaniteuse comme un paon, et bête comme une oie.

Elle croyait se rendre fort intéressante en respirant à chaque instant des parfums ou des fleurs, et se chargeait à la fois de tout ce qu’elle possédait de bijoux, si bien qu’elle avait quelquefois trois ou quatre bagues à chaque doigt, on lui avait vu jusqu’à deux paires de boucles d’oreilles, et quant aux colliers, il n’était pas rare de lui en voir tant que son cou en pouvait porter.

Le baudet porteur de reliques, dont parle Lafontaine, ne marchait pas avec plus de majesté que Mademoiselle Euphrosine de Pouffard.

Depuis six mois que la respectable famille habitait le château des Hulottes, personne dans tout le pays n’avait encore été trouvé digne de lui composer une société.

Les habitants du village avaient bien quelques relations avec Jean, le valet de chambre de Monsieur, et avec Mme Brindavoine, la femme de chambre de Madame ; mais les domestiques étaient aussi imbéciles que leurs maîtres, et la curiosité des paysans n’avait pas eu d’autre satisfac-

    frère Hubert. Un tableau fort remarquable de Jean se trouve dans une chapelle de l’église de Saint-Bavon, à Gand (Belgique). Ce tableau, parfaitement conservé, est d’une fraîcheur de coloris extraordinaire. Il représente l’agneau céleste entouré d’anges et adoré par tous les saints de l’Ancien et du nouveau Testament, etc. Ce tableau, en trois parties, est formé d’un fond recouvert de deux volets.
    Ces deux peintres sont nés à Maeseyk, près de Maestricht.