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de vieillards de la vieille Marguerite subsistent encore et beaucoup de bien y est fait.

Dès le lendemain, le père Remy et les plus grands de ses élèves qui pouvaient bien, disaient-ils, maçonner, puisque d’autres le faisaient, se mirent en devoir de restaurer les deux masures pour en faire des habitations logeables.

C’était merveille de voir leur activité, Jean Paul était au premier rang, ce que voyant, de véritables maçons du village se mirent de la partie et comme le père Remy savait un peu d’architecture, il arriva même que les deux constructions faisaient très-bon effet.

Comment ferez-vous, père Remy, pour les lits des enfants et des vieux, disait le maire tout en déposant dans la salle deux énormes matelas de laine tout neufs.

Soyez tranquille, dit le père Remy, j’ai un moyen.

Il avait mis de côté une petite somme pour faire acheter de forte toile d’emballage et en faire des hamacs en attendant mieux pour les vieillards, mais de manière à les laisser pour les petits enfants.

Avec le prix des deux matelas du maire, il eut de vieux draps d’occasion et des couvertures ; quant au ménage quelques assiettes de grosse terre blanche et seulement une cuiller par personne le composèrent pendant toute la première année.

Pour nourrir ses vieillards et ajouter, pour les petits enfants, des pâtes au lait de sa vache, le père Remy demanda au maire des terrains incultes appartenant à la commune et dont elle ne faisait plus rien, ce qui lui fut accordé.

Comme pour la restauration de ses masures, tout le monde