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mettant le double. Les voici tels qu’on les récite encore dans le village :

« Recevez, cher Monsieur, avec grand bienveillance un couplet pour vous fait par votre serviteur.

Nous y dépeindrons au complet tous nos vœux et le débordement de notre tendre cœur,

Et là lâchant la bride à tous nos sentiments pour monter au Parnasse, ils seront nos pégazes

Et là que nous voulons et des fleurs de nos prés et des fleurs de nos voix vous envoyer les gazes. »

Nous respectons l’orthographe particulière du père Christophe.

C’est après ces derniers mots que le maître d’école répondit par les couplets suivants, auxquels l’accompagnement de son violon donnait un grand air de fête :

Toutes les fleurs des prés,
Tous les lys des vallées ;
Tous les champs diaprés ;
Et les brises ailées
Font de charmants apprêts ;
C’est fête chez les fleurs, la rose se marie,
L’été rit dans les airs, l’églantine est fleurie,

Pour que ces jours charmants
Soit pour vous l’espérance
Pour que de tous vos chants
Reste la souvenance,
Faites du bien, enfants,
C’est fête chez les fleurs, la rose se marie,
L’été rit dans les airs, l’églantine est fleurie,

Tout le monde pleurait d’attendrissement. On se groupa plus près autour du maître d’école et Rose, enhardie par le succès de son compliment et par les couplets du vieillard, lui