Pour ce qui est de solder la dot, si tu ne l’as pas, ne la solde point et tiens l’œil bien ouvert, parce que de la question d’argent naît toujours quelque discorde. Ces choses ne me regardent pas, mais il me semble qu’à ta place j’aurais voulu arranger tout cela avant que la femme ne fût à la maison. Pour répondre à ses salutations, remercie-la et fais-lui, de ma part, la meilleure proposition que tu sauras faire de vive voix, mieux que je ne saurais l’écrire. Je veux qu’elle soit présentée comme la femme de mon neveu, mais je n’ai pu encore m’en occuper avant qu’Urbin ne fût avec moi. Le voici revenu depuis deux jours, et je pense faire quelques présents. On m’a dit qu’un beau bijou de perles précieuses ferait bien. J’ai prié un orfèvre, ami d’Urbin, d’en chercher un. J’espère le trouver, mais n’en dis rien encore à ta femme ; et, si tu aimes mieux que je fasse autre chose, dis-le-moi. Rien de plus. Pense à bien vivre, et rappelle-toi que bien plus grand est le nombre des veuves que des veufs.
(Musée Britann.)
Tu m’apprends que Cassandre est enceinte. J’en éprouve un bien grand plaisir, parce que j’espère qu’il nous restera quelque héritier, soit femelle, soit mâle. Quel qu’il soit, nous devrons en rendre grâces à Dieu…
(Arch. Buonarroti.)
J’ai reçu, la semaine passée, une lettre où tu m’écrivais les contentements continuels que te donne Cassandre. Remercions-en Dieu, d’autant plus que la chose est plus rare. Remercie-la aussi et recommande-moi à elle ; et si, à Rome, quelque chose lui fait plaisir, apprends-le-moi. Quant aux noms à donner aux enfants que tu attends, je crois que tu ferais bien de choisir celui de ton père, c’est-à-dire Buonarroto si c’est un garçon, et celui de notre mère Francesca, si c’est une fille. Je m’en remets à toi.
(Musée Britann.)
J’apprends que Cassandre est près d’accoucher… Si c’est un garçon, je ne sais que te dire, mais j’aimerais bien que le nom de Buonarroto ne manquât pas à la maison, après y avoir déjà duré près de 300 ans…
(Ibid.)
J’apprends que Cassandre est accouchée d’un beau garçon, qu’elle se porte bien et que vous donnez à l’enfant le nom de Buonarroto. De tout cela, j’ai la plus grande joie. Dieu en soit remercié, qu’il le fasse bon, afin que ce fils honore et maintienne la maison.
(Ibid.)
Tu m’apprends la mort de mon frère Gismondo. C’est une bien grande douleur pour moi. Il faut avoir patience ; et, puisqu’il est mort en toute connaissance et avec tous les sacrements de l’Église, il faut en remercier Dieu.