Page:Michel-Ange - L’Œuvre littéraire, trad. d’Agen, 1911.djvu/155

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
111
CORRESPONDANCE

ment la mémoire de mon unique et légitime amour, et je vous en serai aussitôt et très largement reconnaissante. Sans autre, je prie Dieu, Michel-Ange, qu’il vous conserve en longue vie et heureuse santé. Votre bonne patronne.

Catherine.0000

0000(Arch. Buonarroti.)



LXXVI

Aux Membres de la Fabrique de Saint-Pierre.
Rome, nov. 1561.0000

0000Messieurs,

Étant vieux et voyant que César [1], un des surintendants de la Fabrique de Saint-Pierre, est aussi occupé à ses fonctions et aux choses de la Fabrique, que les hommes qui restent le plus souvent sans tête, il m’a paru nécessaire de lui donner comme aide Luigi de Gaëta, dont je reconnais la personne honorablement utile à la construction. Coutumier de la bâtisse et attaché à ma maison, il pourra m’aviser, chaque soir, de ce qui aura été fait pendant le jour. Vos Seigneuries voudront bien lui faire ordonnancer son mandat, pour sa provision commencée le 1er de ce mois, et l’augmenter du traitement de César. Autrement, je le payerai de mon argent. Car j’ai résolu qu’il en soit ainsi, reconnaissant le besoin et l’utilité de ce secours pour la Fabrique de Saint-Pierre.

0000(Arch. Vacicanes.)



LXXVII

Leone Leoni [2] à Michel-Ange.
Milan, le 14 mars 1561.0000

Mon très magnifique seigneur et toujours très révéré, Par le sieur Carlo Visconte, grand homme de cette ville de Milan et aimé de Sa Sainteté, j’envoie à V. S. quatre médailles à votre effigie, deux d’ar-

  1. Deux ans plus tard, ce même surintendant, originaire de Castel-Durante, étant à Saint-Pierre en tournée d’inspection, y reçut trois coups de poignard dont il mourut.
  2. Leone Leoni, plus communément appelé le chevalier Leone Leoni, serait né à Arezzo selon son compatriote Vasari, ou à Menaggio selon d’autres, à une date incertaine. On ne sait pas davantage celle de sa mort, qui était déjà arrivée en 1590, non sans que cet orfèvre-sculpteur, rival en talent de Benvenuto Cellini, ait laissé de ses belles œuvres dans les cours d’Espagne, de France et d’Italie, où cet homme irascible laissa aussi la réputation la plus suspecte. Qu’il suffise de dire que, condamné une première fois, à Rome, en 1540, à avoir la main droite coupée, après une tentative de meurtre sur la personne de l’Allemand Leut, joaillier du pape, il n’en fut sauvé par Paul III que pour aller commettre d’autres méfaits semblables à Venise et à Ferrare, où les tribunaux durent prononcer contre lui la peine du bannissement. On sait aussi qu’à Milan, en 1557, il assassina Horace, fils du Titien, son propre bienfaiteur, pour se venger d’un portrait du gouverneur de cette ville que Leone Leoni voulait faire et que le fils de son maître devait exécuter.